samedi 28 février 2015

Luang Prabang - Laos

Au nord du pays, la ville de Luang Prabang, a été bâtie sur la péninsule au confluent du Mekong et de la rivière Khan.


un petit pont en bambou le traverse, 
la rivière Nam Khan se jette dans le Mékong

La ville est l'incontournable du Laos, la ville emblème de la spiritualité bouddhiste du pays, la capitale culturelle. On a compté jusqu'à 62 monastères dans la ville, il en reste aujourd'hui 32, alors que 800 moines y résident.

Une brève histoire de la ville...
De 1353 à 1560, LP a été la capitale du Royaume au Million d'Eléphants. En 1358, le bouddhisme arrivé, les constructions de monastères se succèdent. Les bâtiments sont en bois, les maisons sur pilotis hauts.
Au 18ème, LP subit l'assaut de bandits chinois, les Pavillons Noirs, qui brulent la ville, pillent et vandalisent presque tous les temples. 
Cela donne un excellent prétexte aux Français établis dans le pays depuis peu pour venir protéger la contrée... et voila nos Frenchies comme chez eux dans le coin. Ils aident à la rénovation de la ville, de l'ancien Palais Royal. La famille royale revient dans la ville, y réside entre 1947 et 1975, en tant que famille régnante, mais y réside toujours en fait, même déchue.
En 1975, alors que les communistes prennent le pouvoir, la ville est complètement laissée à l'abandon, la population la déserte pour échapper au régime. Après la chute du bloc soviétique en 1990, LP s'ouvre à nouveau au monde.
En 1995, la ville est classée au patrimoine de l'UNESCO.

L'Ancien Palais Royal
Construit en 1904, il fut habité par la famille royale jusqu'en 1975.
C'est un musée aujourd'hui. La salle de réception avec de magnifiques fresques évoquant la vie dans les villages dans les années 30 sont dues à une artiste française, Alix de Fautereau. La salle du trône est absolument magnifique avec ses murs rouges ornées de mosaïques de verre, elles aussi évoquent la vie quotidienne (1963).

le Palais Royal, avec l'emblème de la royauté Lao
l'éléphant tricéphale

Vat Ho Pha Bang,
Dans le parc, une statue du roi, mais aussi un magnifique temple. Il abrite le fameux Phra Bang qui donna son nom à la ville. C'est une statue de bouddha de 40 kg d'or massif et de 83 cm de haut fabriquée au Sri Lanka, elle fut offerte à Fa Ngum, le fondateur du royaume en 1359 par un roi Khmer.

Vat Ho Phan Bang
un superbe toit, un un bouquet royal sur la faitière


Vat May,
Il est juste à côté du Palais Royal, sa construction débuta en 1719 et on rajouta une partie en 1797. Il fut épargné par les chinois car son toit à 5 pans leur rappelaient les temples de leur pays.

Vat May



Chaque temple à son monastère, des moines résidants, des novices (apprentis moine) aussi.





Vat Xieng Thong
Littéralement le monastère de la ville dorée, a été construit en 1560 et resta sous la tutelle de la famille royale jusqu'en 1975. Il est superbe, avec sa toiture complexe, aux pans qui descendent presque jusqu'au sol... c'est mon coup de coeur!


de face,
vue de l'arrière
sur la façade arrière, un arbre de vie en mosaïque
à l'intérieur, une salle avec des piliers rouges ou noirs,
avec des motifs au pochoir dorés,
des statues de Bouddhas aussi!
Dans la cour, une chapelle, dont la façade est entièrement dorée à la feuille d'or.

la chapelle dorée

Elle abrite l'impressionnant char funéraire de l'ancien roi Sisavang Vong... qui n'a pas voulu qu'on l'utilise pour lui, préférant le garder pour son fils. Selon la tradition bouddhiste, il aurai du être brûlé avec le corps du défunt. Le roi étant déchu, il n'a jamais été utilisé.

le char funéraire

... et l'on se balade le long de la rue principale, les temples se succèdent, Vat Si Boun Huang, Vat sop, Vat Sen, chacun ses particularités, chacun son charme, chacun ses moines, plus ou moins occupés...







Mais le charme de cette petite ville, tiens aussi à son atmosphère. On sent cette ville habitée et aimée par ses habitants, qu'ils soient de vrais autochtones ou des expats restés scotchés là...



Déambuler dans ces petites rues bordées de palmiers, de frangipaniers, de bougainvilliers de toutes les couleurs, c'est agréable.... Certaines maisons sont de tradition lao, d'autres rappellent la présence française.


1960


... des cafés ouverts sur la rue, des échoppes qui vendent des produits sans doute Made in China, tant pis... et même si cela fait un brin bobo (cela rappelle en peu Ubud à Bali), c'est sympa.




Il reste de l'authenticité,  évitons le pire tel que le night market...

un p'tit marché sympa
sortie d'école
partout des novices en goguette
une femme vend ses légumes
des galettes riz sèchent au soleil
et l'inévitable coucher de soleil sur le Mékong
du sommet du Mont Phoussi
retour à l'hôtel par le pont en bambou


... et parce qu'il le vaut bien, à 10 minutes à pieds du centre ville par le pont en bambou. 5.000 Kip/pers par jour, gratuit après 17h... eh oui le pont est privé, et reconstruit chaque année après la saison des pluies, quand le niveau de la rivière le permet
My Dream Boutique Resort



... mes messages sur le Laos

vendredi 27 février 2015

Le Plateau de Bolaven - Laos

Plateau de Bolaven
A l'est de la ville de Paksé, il se situe entre 500 et 1.000 m d'altitude. 
C'est une région volcanique, mais le volcan Bolo n'est plus entré en éruption depuis des milliers d'années. De nombreuses ethnies habitent là, dont les Laven, d'où le nom de Bolaven! Ils font partie des Lao Thoun, les Laos de la montagne.

C'est une région où il y a eu de gros combats lors de la guerre d'Indochine, certaines zones montagneuses sont interdites d'accès, elles n'ont toujours pas été déminées.

le Phou Song

Ces hauteurs étaient prisées par les Français pour la fraîcheur de son climat. Appréciant également la richesse du sol, ils introduisirent la culture du café dans les années 1920, des graines venues du Brésil. Il fallut plusieurs essais pour trouver les graines qui s'adaptent bien au climat et au sol. 
Depuis 1990, c'est le café Arabica-Timor qui est le plus prisé. Il a un très bon rendement et est apprécié gustativement... le laocafé est délicieux! 

plantés à l'ombre d'acacias,  des caféiers
grappes de café

Il y a environ 250 villages qui vivent de la culture du café. Il est principalement exporté vers la Thailande, le Vietnam et la France... les Laos, traditionnellement ne boivent pas de café, ni de thé d'ailleurs, ils boivent de l'eau avec leur repas.

devant chaque maison, sèche du café

On y cultive aussi du thé, de la cardamome, du poivre, des légumes variés, en particulier du manioc. Réduit en farine, il est exporté vers la Thaïlande. Il y a aussi quelques plantations d'hévéa, de bananes et de tek où travaillent les villageois des alentours.

ici, c'est du manioc coupé en tranches qui sèche 


Les chutes de Tad Fane 
Dans ces montagnes, le relief est abrupte, il y a quelques belles chutes d'eau. Celles-ci font 120 m de haut, et tombent dans un véritable gouffre. En cette saison sèche, il n'y a que peu de débit.

les chutes de Tad Fane



A Ban Thateng, des Alaks
En 1969, lors de la guerre du Vietnam, cette partie du Laos était dans les zones de combats. Ce village avait été entièrement brulé. En 1978, les autorités laotiennes ont décidé de le restaurer, afin que ses habitants l'ethnie Alak reviennent y vivre.

C'est une société matriarcale, les femmes mènent la famille, gérent les finances et prennent les décisions qui touchent la communauté. Les villageois travaillent dans les plantations de café, ou s'occupent de leur petites terres. 


Le village constitué d'une trentaine de maisons est construit en cercle autour d'une maison communale, la maison des esprits. Ils sont animistes. Le chamane du village y pratique des rites sacrificiels. Une fois par an, on sacrifiait un boeuf pour l'offrir aux esprits afin qu'ils épargnent le village. Aujourd'hui, cette tradition se perd, cela coûte bien trop cher pour une communauté aussi démunie.

la maison des esprits est le centre du village

Ce mat devant une maison, est un totem. On vient de sacrifier un animal pour remercier les esprits, afin qu'ils protègent une maison neuve, c'est en général un poulet.


Les maisons sont construites sur pilotis. L'espace sous les maisons sert de garage, mais souvent aussi de véritable pièce. C'est à l'ombre, venté, c'est souvent là que la journée se passe à la saison sèche, et quand il ne pleut pas.

à l'abri de la pluie
sous la maison, l'échoppe du village


Il y a des enfants partout... beaucoup d'enfants!





A Ban KokPhoungTaï, des Katous
Ce village est un peu plus loin, sur la RN 16.
Les villageois sont des Katous, encore une autre ethnie. Ils sont endogames, c'est à dire qu'ils se marient entre eux, ce qui est évidemment une vraie cata... Depuis quelques années, le gouvernement les obligent à se marier avec des personnes de la même ethnie, mais d'autres villages.

maisons en palme sur pilotis bas
joli sourire mais...
ce grand tuyau est une pipe à eau,
cela fume dur dans le village...
les enfants s'occupent des enfants...
Sabaïdee!... pendant que les autres...

Le gouvernement a fait installer l'eau. Chaque maison a un robinet extérieur, plus besoin d'aller au puits. Le village bénéficie aussi d'un programme spéciale d'éducation à l'hygiène. Les gamins qui se baladent toute la journée dans la terre rouge, sont quand même bien crasseux, les adultes aussi! L'espérance de vie est de 50 ans... c'est bien jeune pour mourir.

et elle pompait...

Ils sont animistes et croient au retour des morts, craignent que les morts ne reviennent au village sous forme de mauvais esprits.

ces cercueils attendent le prochain défunt
qui sera enterré dans la forêt, à un endroit choisi par le chaman 

Contrairement à ce que l'on pourrait penser, ces villageois ne sont pas considérés comme pauvres. 
Ils vivent à la campagne, ont certes peu de moyens, mais leurs cultures leur permettent de manger à leur faim, et même de vendre le surplus, et leur café. Ce qui est sur, c'est que chaque maison a une parabole, la télé est omniprésente.

maison bancale mais la télé fonctionne


Tadlo
L'endroit est connu pour sa belle cascade, durant la saison des pluies, il y coule évidemment bien plus d'eau...


la cascade de Tadlo



A Ban Komset, des Suaïs
Nous poursuivons notre route, quand Stopppp!!! Un marché, c'est toujours sympa, non? et dans ce village, c'est encore une autre ethnie... et chacune parle une langue différente!



jolies offrandes à vendre...
y'a de la concurrence!
cage à poules...
dans son sachet...
on dirai du riz...
ce sont des oeufs de fourmis rouges*
délicieux d'après notre guide
m'en grignoterai bien une...
et un joli sourire pour finir...


... et nous poursuivons sur la RN 16, nous rentrons à Pakse ce soir, la route offre toujours un spectacle réjouissant!

retour du marché, j'aime bien les cages à poules!
lessive, bain, égout,
les rivières ont du bon
ouf, y'en a qui rentre de l'école!


* et en bonus, the famous recette...
L'omelette de la Maman de notre guide Komsavannah!! dit Comment ça va! ^_^
Dans une poêle, ajoutez quelques tomates coupées en tranches, un oignon en lamelles, faites rissoler 2-3 minutes.
Battez quelques oeufs de poule, ajoutez une bonne cuillerée d'oeufs de fourmis rouge, mélangez.
Versez ce mélange, dans la poêle, mélangez un peu, laissez cuire 2-3 minutes, c'est prêt!
Y'a plus qu'à déguster, les oeufs de fourmis ajoutent une touche acidulée et remplace très bien le jus de citron vert, quand ce n'est pas la saison du citron. 
A-bas les aprioris, c'est délicieux! s'il le dit...


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