vendredi 28 avril 2017

Shibamata - Tokyo - Japon

Au nord-est de Tokyo, le quartier de Shibamata vaut un p'tit détour. Il appartient encore aux quartiers préservé, ses maisons au charme de l'époque Edo, son calme et son atmosphère du vieux Tokyo, en font une visite un peu hors du temps.

Dès la sortie du métro, on tombe sur une statue, celle de l'acteur Tora-San. A chacun sa vedette, HK a Bruce Lee, la France a Louis de Funes, le Japon a Tora-San. Né dans le quartier, il fut le personnage principal d'une série télévisée extrêmement populaire tournée dans ce quartier, notamment pour son charme. Elle dura 26 ans, de quoi être réputé! Un musée lui est d'ailleurs consacré dans la ville.


En empruntant la rue principale tout à côté de la gare, on retrouve l'atmosphère du vieux Tokyo, restos, échoppes de spécialités locales, vieilles maisons, c'est agréable.




Au bout de la rue, le magnifique Temple Taishaku-ten Fondé en 1629, toujours en activité, il abrite un communauté bouddhiste. 

la porte d'entrée


le temple

De magnifiques panneaux de bois sculptés forment les façades extérieures du temple, ils représentent des scènes de la vie de Bouddha.


... non ce n'est pas la poussière d'époque, c'est le bois qui est décoloré!

Et bien sûr nous sommes au Japon, il y a un jardin superbe...



On continue la balade, juste derrière le temple, la Yamamoto-Tei. C'est une très belle maison traditionnelle, tout en bois ayant appartenu à une riche famille de Tokyo.



... et bien sur nous sommes au Japon, il y a un jardin superbe, zen le jardin! ")



Pour terminer ma balade, j'ai fait un tour le long de la rivière Edo, 

... le base-ball, sport national au Japon!



... les arbres étaient en fleurs, les gens faisaient Hamani, pique-niquaient sous les cerisiers en fleurs pour leur rendre hommage, les enfants étaient en vacances, les oiseaux chantaient, il faisait beau... une belle journée à Shibamata!

Pour aller à Shibamata: de la station Oshiage, prendre la Keisei Line vers Narita, sortir à Takasago, puis prendre la Keisei-Kanamachi Line jusqu'à Shibamata, une seule station... oui oui elle existe, bien qu'elle ne soit pas mentionnée sur les plans! 

mardi 25 avril 2017

Jardin de Koishikawa - Korakuen - Tokyo - Japon

Oui encore un jardin, j'adore m'y balader en ce printemps, à HK cela manque tellement de fleurs... Celui-ci aussi fait partie des neufs jardins classés au patrimoine de la Ville de Tokyo.

Ce cerisier pleureur fait la renommée du jardin



En 1629, Yorifusa se fait construire une résidence de fonction à Edo, actuelle Tokyo. Le jardin dispose d'un étang central bordé de collines artificielles typiques des jardins promenade paysagés. 





Écoutant les conseils d'un érudit confucéen, on y intègre des éléments de jardin typiquement chinois tel que le Pont de la pleine lune, et la digue du lac Seiko. 




C'est également ce dernier qui nomma le jardin Korakuen, littéralement jardin de la réjouissance ultérieure, faisant référence à un texte chinois qui dit qu'un souverain doit être le premier à se soucier, avant son peuple et le dernier à se réjouir, après son peuple.





Ce jour-là, il y avait foule au jardin, les japonais visitent en masse leurs merveilleux jardins pour admirer la beauté de la nature, et la magnifique floraison des arbres.



Pour s'y rendre, métro station Iidabashi, entrée 300¥


vendredi 21 avril 2017

Sawara - Japon

A une vingtaine de kms au nord-est de Narita, le grand aéroport deTokyo, se trouve une petite ville historique pleine de charme, l'escapade parfaite d'un dimanche.

On parle de la ville de Sawara dès 1218. Villle prospère grâce à sa situation géographique, car bâtie dans une plaine fertile, au bord de la rivière Ono-gawa. Durant toute la période Edo (1603-1867), s'y tenait un marché, fermiers, marchands, artisans investissaient le lieu pour échanger leurs marchandises. Sawara devint un port fluvial, d'où les denrées étaient expédiées à la capitale. 

Le centre historique situé le long du canal est bordé de maisons traditionnelles, d'échoppes et d'entrepôts qui datent de cette époque. Une balade le long de la rivière s'impose.


Plusieurs ponts traversent le canal. Le Pont Ja Ja est l'attraction, il a la particularité de déverser un rideau d'eau dans le canal toute les 1/2 heures.


Tout à côté du pont, se trouve l'ancienne résidence de Ino Tadaraka, et un musée qui lui est dédié. Ayant grandi dans la ville, il fut le 1er cartographe à dessiner une carte fiable du Japon. En 1795, à l'âge de 49 ans, il décide d'étudier l'astronomie occidentale, puis part faire des relevés de toutes les côtes japonaises, parcourant quasi 35.000kms, faisant des relevés d'une précision étonnante. Aujourd'hui encore il est reconnu pour sa rigueur scientifique.




De nombreuses vieilles maisons de commerçants jalonnent les bords de la rivière, leur maisons coffre-forts où étaient stockées les marchandises et leurs biens de valeur sont impressionnantes,



voyez l'épaisseur de leurs volets!



... et les jardins de ces maisons sont toujours aussi beaux,



Le long de la rivière on trouve d'anciens entrepôts et des distilleries de saké toujours en fonction.



Nous nous sommes offerts une petite halte gourmande dans un des plus vieux restaurant de soba, délicieuses nouilles au sarrasin, du Japon. Ouvert en 1782, ils en sont à la 8ème génération. Leur spécialité, les sobas aux algues, on ne s'est pas fait prier... ")





Il y a aussi différentes échoppes, boutiques pour touristes tout à fait charmantes.



Un peu plus bas, le long du canal, un dashi était en relooking. C'est un char en bois superbement orné, portant une effigie de personnage historique ou légendaire. Lors des fêtes traditionnelles, il y en a 14 différents tirés par des hommes qui défilent dans les rues de la ville.




Nous espérions voir les sakuras, les célèbrissimes cerisiers en fleurs du Japon. Hélas le printemps a un peu traîné cette année, il faisait bien frisquet en début d'avril, peu de fleurs étaient sorties, mais les japonais sont d'ardents défenseur des traditions. Certains faisait Hanami, littéralement contempler la nature. On s'installe entre amis, ou en famille, on pique-nique sous les cerisiers, pour les profiter de la générosité de la nature, une bien belle tradition.


A Sawara il y a aussi de beaux temples, l'occasion de se balader au calme, dans un joli lieu emprunt d'histoire, une balade à faire... Merci Hélène et Gilles!

Pour se rendre à Sawata, bus direct de Tokyo Station à 9h40. Le bus se prend à Yaesu sud, prendre les billets aller-retour au guichet. 
Bus retour de Sawara, 14h15 ou 15h55 arrivée à Tokyo Station! 
Comptez 1h30 de trajet. 

mardi 18 avril 2017

Jardin de Kyu-Shiba-rikyu - Tokyo -Japon


Philippe m'annonce 11 jours de business trip au Japon... cela ne sera pas sans moi! ") Alors à peine mes affaires du Yunnan lavées, me voilà repartie pour une grosse semaine au Japon, top non?!?

Je suis une grande fan des jardins japonais, je ne me prive jamais d'une occasion de leur rendre une p'tite visite. Et en avril, c'est la floraison... surtout des pruniers actuellement. Les cerisiers sont en retard. Si sieur soleil voulait bien faire un p'tit effort...




Ce jardin typique est l'un des plus anciens de la période Edo. C'est ce que l'on appelle un jardin promenade  paysagé. Il fait partie des 9 jardins classés au patrimoine de la ville de Tokyo.




C'est un haut fonctionnaire qui l'a fait construire sur un terrain gagné sur la mer, entre 1655 et 1658. Il fit venir des maîtres jardinier de son fief natal d'Odawara.




Le jardin appartient successivement à plusieurs familles mais en 1923, un grand séisme détruit la végétation et les édifices. En 1924, il fut offert à la Ville de Tokyo pour le mariage de l'Empereur Hirohito. Il fit restaurer le jardin immédiatement.



Depuis lors, le jardin est ouvert au public.


En ce mois d'avril, on vient y faire hanami, on s'installe entre collègues, entre amis ou en famille et on pique-nique au jardin, pour contempler et rendre hommage à la nature, une bien belle tradition.


Métro station Hamamatsuchō, sortie nord ou station Daimon, entrée 150¥

vendredi 14 avril 2017

Tribute to Lewu, oh la vache, un Yi Chinese! - Yunnan - Chine

Pour finir cette série sur notre escapade au Yunnan entre girls, un p'tit hommage à notre guide... parce qu'il le vaut bien! 

Lewu, prononcez Lévvou! Notre guide a été super, éclairant notre voyage de sa passion pour les montagnes, la nature, les peuples et sa région natale, le Yunnan. C'est la deuxième fois que je partais avec lui, une valeur sûre!

Lewu a 41 ans, parle une dizaine de langues, est guide et c'est un Yi Chinese (du nord) comme il dit, l'une des 26 minorités qui forment le kaléidoscope du Yunnan.

par où vais-je les faire passer???


Il habite à Lijiang, haut lieu touristique de la province. Il a sa propre philosophie, très empreinte de Confucianisme. Tout doit avoir une bonne balance, No bitter, no sweet, No hate, no love! Ma religion, elle est en moi!

Lewu aime raconter...
Tous les matins, je partais à pied, pieds nus, il me fallait deux heures pour aller à l'école. Ma mère me donnait une pomme de terre en guise de petit déjeuner que je grignotais sur le chemin. J'en avais une autre dans mon sac, pour le déjeuner. Bien sur souvent elle était avalée avant. Cela ne faisait pas grand chose, mes parents n'avait pas plus à me donner. Après l'école, sur le chemin du retour, de nouveau deux heures de marche. Je grimpais sur les pentes à la recherche de baies, de fruits, cela faisait un peu de nutriments en plus, je me faisais gronder au retour parce que je rentrais tard. Je suis le seul de mon village à être allé à l'université. C'est plus facile de gambader dans la montagne et d'être berger. Je déteste cette période de ma vie, c'était si dur...

conversation avec un paysan du coin

Nous sommes 7,5 millions de Yis, beaucoup sont partis à la ville. 3 millions vivent répartis dans la montagne autour de Lijiang,  et autour de Ninglang notre fief. Nous avons notre propre langue. Pour que ces gens là ne se fassent pas entendre, le gouvernement, (entendez par là Pékin), nous donne beaucoup. Depuis longtemps, les minorités ont droit à deux enfants, trois quand ce sont des minorités des montagnes. Nous avons aussi accès aux soins médicaux gratuits. Il y a des écoles partout, tout est fait pour que l'on reste dans nos contrées, mais il y a peu de travail. Souvent les gens partent à la ville pour travailler, laissant leurs enfants avec les grands-parents.

Certains jeunes, pour se faire de l'argent facilement, font la mule. Nous sommes dans le triangle d'or, la Birmanie, la Thaïlande, le Laos, le Vietnam sont à côté, Nous sommes des montagnards, je ne sais pas nager, mais grimper oui. Alors les jeunes partent à pied dans les montagnes vont chercher de la drogue qu'ils ramènent par la montagne. Il y a très peu de risques, la police est sur les routes, les chemins des montagnes, elle ne s'y aventure pas. Après quelques passages, le jeune a déjà gagné plus que ses parents en toute une vie. Ils y goutent, et c'est la fin... jamais ils n'en sortiront.

Et le sida, c'est terrible... Cela dévaste ma région, personne n'en parle. Cela fait des ravages, mais le gouvernement paye. Aujourd'hui les gens ont de quoi subsister, ils vivent beaucoup mieux que quand j'étais petit, les problèmes sont différents.

et pourquoi est-elle là à vendre des colifichets plutôt qu'à l'école???
...parce qu'elle est trop jeune,
l'école n'est obligatoire qu'à partir de 6 ans,
....avec son joli minois, elle attire forcément le touriste!

Je ne veux pas être guide pour les chinois (les Hans, soit 92% de la population chinoise) qui parle dans un mégaphone pour être entendu, ceux qui suivent un guide avec un parapluie en signe de ralliement. Ils n'ont pas d'éducation, ils parlent fort, bousculent les gens, se croient tout permis. Chez nous, quand un enfant se tient mal, on lui dit, ne te tient pas comme un Han! Je vous emmène dans des hôtels sans chinois, c'est pas qu'ils les refusent, ils font juste tout pour ne pas en avoir....


Mon fils, je lui parle en chinois et en langue Yi. Ma femme est de la minorité Naxi, elle lui parle dans sa langue. L'anglais? il l'apprendra s'il en a envie, ce que je veux pour lui, c'est qu'il n'oublie pas ses racines, d'où l'on vient, c'est important.


... Oh la vache*! Merci Lewu pour les bons moments passés ensemble et toutes les choses que tu nous a montrées, enseignées, traduites, négociées, un bon guide, c'est génial!

*son expression favorite en français, et qu'il place à très bon escient au cours de ses conversations en anglais! ")