mardi 4 avril 2017

L'écosystème des rizières de Yuanyang - Yunnan - Chine


Les Hanis, sont le peuple des rizières du sud du Yunnan. Ils ont façonné les montagnes transformant les pentes abruptes couvertes de forêt tropicale de la montagne  en terrains cultivables. 1300 ans qu'ils y travaillent, incroyable boulot!


rizières en terrasses, quel spectacle!


Le paysage des rizières reflète un système qui intègre 4 éléments, forêts, distribution de l'eau, terrasses et habitants. 

Azheke, village traditionnel Hani niché dans les rizières

Où il y a des montagnes et de la forêt, il y a de l'eau. 
Les nuages s'accrochent au montagne. Il pleut, des failles dans la roche canalisent l'eau, un système complexe de rigoles assure sa distribution dans les différentes parcelles. L'eau s'écoule jusqu'au fond des vallées où il fait chaud. L'eau s'évapore, créant des nuages, un brouillard chaud qui remonte au sommet des montagnes. La masse d'air chaud atteint le sommet des montagnes (jusqu'à 3000m) où il fait frais, et retombe en pluie... bouclant ainsi un cycle qui perdure depuis toujours.

le brouillard monte

Ici l'on cultive le riz rouge. Chaque villageois assure l'entretien des rigoles en gérant la terre disponible, renforçant les murets si besoin, arrachant les herbes qui y poussent. C'est un entretien de tous les jours.

inlassablement...

De plus, la culture du riz implique l'utilisation des animaux, buffles, cochons, canards, poissons, anguilles, tous contribuent à l'écosystème. 

baignoire à buffles

tous les matins, les buffles sont menés à la rizière

Les canards fertilisent les jeunes plants de riz et mangent des animaux nuisibles, les poulets et les cochons fertilisent les plants plus mûrs, tandis que  les buffles labourent les champs pour préparer les plantations de l'année suivante. Les escargots, les poissons, les anguilles vivant dans les rizières se nourrissent des organismes nuisibles.

oies, canards se baladent dans les rizières

... et tous les matins,
avec son joli sac à main à volaille,
elle mène ses canards à la rizière


Les terrasses ont une bonne résistance au changement climatique, à la sècheresse mais sont vulnérables aux glissements de terrains car en moyenne, elles sont construites sur des pentes à 25%. 

pentu, très pentu!

De plus des p'tites bêtes sont une vraie menace. Des écrevisses amenées en 2006 par un paysan et cultivées pour leur délicatesse gustative, ont envahi les rizières. Elles creusent des trous dans les murets qui peuvent mesurer jusqu'à un mètre de long, détruisant ainsi l'ingénieux système de retenue d'eau en rendant les murets poreux. 
L'état a pris les choses en main, investissant depuis deux ans, plus de 1 million de RMB par an en insecticides bio... la guerre est déclarée!

récolte d'écrevisses, pour le bien des rizières
 et probablement au diner du soir!

Mais bien sûr, rien de tout cela n'existerait sans le travail de l'homme. Ce système est soutenu par le respect de traditions anciennes basées sur des croyances religieuses, le caractère sacré de la nature. C'est un exemple extraordinaire d'harmonie entre la nature et l'homme.

Nous verrons cela dans le prochain post! 

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