mardi 28 février 2017

Funérailles au Pays Toraja, c'est la fête au village! - Sulawesi - Indonésie

Aujourd'hui c'est la fête, nous dit Anton notre guide Toraja, il y a des funérailles! 
Un peu interloquée... mais on ne va pas aller se mêler à la famille? Mais si bien sûr, c'est un grand honneur pour le défunt d'accueillir des étrangers pour l'accompagner dans sa vie dans l'au-delà! Bon ben bien sûr vu comme cela... Et nous voilà partis pour des funérailles Torajas!?!




Le défunt est le père d'un ami de notre guide, Otto, guide lui aussi. Chaque personne présente offre un cadeau selon son lien de parenté avec le défunt. Un buffle, un cochon, ou simplement du vin de palme, des gâteaux ou du riz. Nous sommes venus avec une cartouche de kretek, les fameuses cigarettes au clou de girofle qui embaument toute l'Indonésie.
On nous accueille avec des gâteaux et du café ultra sucré... le sucre est symbole de gentillesse et de douceur.


... Otto et une femme du village


Le défunt est en fait décédé il y a un mois, mais le temps de trouver une date qui conviennent à toute la famille éparpillée, les obsèques ont lieu, ben aujourd'hui! Et puisqu'on y est autant faire un tir groupé, deux autres membres de la famille seront enterrées aujourd'hui elles aussi.

... la famille 


Pour les Torajas, la mort fait partie de la vie. Le corps a donc été gardé à la maison, comme si de rien n'était... Tous les matins on lui dit bonjour, tous les jours on lui apporte à manger, tous les jours on lui parle et bien évidemment on continue à se coucher à ses côtés car ce n'est qu'aujourd'hui qu'il quittera sa famille pour prendre place parmi les ancêtres, nous explique Anton. Toute notre vie nous travaillons pour accumuler des richesses, afin de nous offrir de belles funérailles et prendre place parmi eux.

Des bâtiments provisoires sont montés afin d'accueillir tout le monde, car les festivités durent trois jours, et pas question de loger ailleurs, tout le monde est invité à dormir sur place (couchés sur des nattes), tout le monde est convié à tous les repas... belle logistique!
Le premier jour on reçoit les hôtes. Il y a des discours, une cérémonie menée par un pasteur... car eh oui, ils sont protestants, souvenir de la colonisation hollandaise, mais un peu beaucoup animistes aussi... 
Le deuxième jour, on sacrifie des buffles, (cadeaux des invités) et on cause, on papote, on se retrouve. 

... dans le coin cuisine, on popote pour tous les invités et participants aux funérailles, 3 jours pour une centaines de personnes, il faut de grosses gamelles!

Le troisième et dernier jour, aujourd'hui, dans la matinée il y a encore des sacrifices de buffles et de cochons, ceux offerts par la famille.
Et c'est là que nous avons débarqué!

C'était le moment du sacrifice des buffles du jour! Ames sensibles, passez à autre chose, car le spectacle est fascinant, mais sanguinolant...

... sous l'oeil avisé du chef du village, des villageois et bien sur des membres de la famille, 


... les buffles sont égorgés, par des maîtres en la matière.

... un coup de couteau bien assuré et le buffle est parti pour la postérité. Un morceau de bambou bien placé pour récupérer le sang, il sera offert à un convive.


...  deux belles bêtes sacrifiées pour un au delà sans souci.

Plus il y a de sacrifices, mieux sera reçu le défunt parmi les ancêtres. Sans sacrifices, l'âme du mort ne peut s'élever et continue à errer autour de la maison.

Sous des feuilles de palme, 10 cochons gisaient déjà... Il y en a pour une petite fortune, un buffle vaut selon sa taille entre 2.000 et 70.000 € pour un buffle albinos, les plus recherchés. Un cochon vaut bien 200€, faites votre calcul!




... et puis vint la découpe des bêtes,

...  fait par des spécialistes, qui vont de funérailles en funérailles. Ils gardent les peaux qui seront tannées et revendues.


... chaque convive repartira avec un morceau de viande, ou un peu de sang de la bête mis dans un morceau de bambou.


Quant aux cornes des buffles sacrifiés lors de ces obsèques, elles rejoindront celles des bêtes sacrifiées précédemment pour un membre de la famille. Tel un trophée, elles seront fixées au mat devant la maison, ou sur les côtés, s'il n'y a plus de place.



Après ces festivités du matin, l'après-midi sera consacré à l'enterrement...
Pour vous laisser le temps de vous remettre de vos émotions, nous verrons cela dans mon prochain post! 

vendredi 24 février 2017

Maisons Torajas, les Tongkonan - Sulawesi - Indonésie

C'est pour elles qu'en général, on visite Célèbes, Sulawesi en indonésien. 

Elles, ce sont les fameuses maisons traditionnelles Toraja, avec leurs immenses toits dont nul ne connait vraiment l'origine. On les appelle des Tongkonan. Certains disent que les Torajas seraient à l'origine un peuple de la mer, venus d'Indochine, entre 2500 et 1500 av. JC.  

En s'installant dans les montagnes de l'île de Sulawesi, ils auraient reproduit la forme des coques de leurs pirogues pour en faire les toits de leur maison. Et leurs maisons, les voilà...


Elles sont entièrement en bois, le toit est en bambou recouvert de feuilles de palmes. Aujourd'hui les palmes ont hélas tendance à être remplacées par de la tôle ondulée moins chère et plus résistante aux intempéries.




Certaines de ces maisons ont plus de 200 ans. 




La façade de la maison est ornée d'une tête de buffle. C'est que le buffle est l'objet de toutes les vénérations. Devant la maison, sur une poutre verticale sont empilées des cornes de buffles sacrifiés lors des funérailles de la famille. (cf un post prochain) A leur nombre et leur taille, on évalue la richesse des familles, car dans la culture Toraja, le buffle a une place très particulière et fait l'objet de tous les soins.

... seuls les nobles ont des buffles albinos blanc en façade

lls ne se sont pas contentés de faire de beaux toits, les panneaux en bois qui forment les maisons sont superbement ornés et sculptés, rendant les façades particulièrement raffinées. 


L'intérieur de la maison est en revanche très simple. De simples cloisons pour séparer les chambres, une armoire et des nattes en bambou pour dormir ou s'installer... devant la télé!



Il faut environ 6 mois de travail pour construire les maisons, eh oui, ils continuent à habiter dans ces maisons...


... et un mois et demi à une équipe de 4 ouvriers pour les décorer.



Ces étonnantes maisons sont toujours orientées vers le nord. Dans les villages, elles sont donc toujours alignées côte à côte. 



Faisant face aux maisons, orientés vers le sud, on trouve toujours un ou plusieurs greniers à riz. 
Ils sont bâtis comme les maisons, mais de plus petite taille. Même les maisons modernes, en briques, ont leur grenier à riz traditionnel. Les maisons représentent les hommes, les greniers à riz, les femmes.

... face à la maison, le grenier à riz

... on grimpe dans le grenier à riz grâce à une échelle en bambou

Les villages et leurs maisons traditionnelles, entourés de rizières, rendent les paysages du Pays Toraja uniques et absolument magnifiques!


mardi 21 février 2017

Pays Toraja - Sulawesi - Indonésie

Les Torajas sont, originaires d'Indochine, arrivés par  bateau entre moins 2500 et moins 1500 an av. JC. Ils ont élu domicile dans les montagnes situées au nord de la province sud de Sulawesi, elles s'élèvent jusqu'à environ 1500m d'altitude. Ils sont 450.00 à encore vivre au Tana Toraja, leur pays. Ces anciens coupeurs de tête, animistes, sont devenus protestants, la colonisation hollandaise et les missionnaires sont passés par là.

La vie spirituelle des Torajas est transmise de génération en génération par une tradition orale. Elle est basée sur des principes moraux, vivre ensemble en harmonie, vivre en harmonie avec le monde animal, vivre en harmonie avec la terre et le riz, respecter le foyer et la maison, et religieux,  croire en Dieu, croire en Dewala (divinité à laquelle chaque Toraja fait des sacrifices), culte des ancêtres et respect de ceux d'avant... et on en saura plus en lisant mes post suivants! ')


C'est un peuple d'agriculteurs. Ils ont gardés de leurs origines vietnamiennes, la forme des chapeaux!



... mais surtout, l'art de la culture du riz. Ils ont façonnés des pans demontagnes en terrasses pour les cultures, créant ainsi des paysages spectaculaires.



Grâce au climat équatorial de la région, chaleur et pluies abondantes, le riz pousse toute l'année.




... et partout dans les rizières, on repiquait, on coupait, on battait, on faisait sécher le riz...



... au marché on trouve du riz de toutes les couleurs!


Beaucoup, hommes et femmes portent encore un sarong, tissu qui couvre les jambes. Mais souvent il est porté sur la tête, soit pour se protéger du soleil, soit pour amortir le poids des paniers portés sur la tête, il sert aussi de couverture la nuit, c'est le tissu à tout faire!




Partout dans les villages, dans les rizières, des buffles...



Ils font l'objet d'une véritable vénération et sont particulièrement important dans la vie spirituelle des Torajas.



Dans les villages règnent calme, douceur de vivre, sérénité, on sent une certaine prospérité et une joie de vivre.

... course après des vieux pneus de scooter


Tous les enfants sont scolarisés, mais par demie-journées seulement.


... transport scolaire à la ville!


... à la campagne, les chaussures, c'est pour l'école seulement!


... et dans mes prochains post, plein de belles choses à venir!



... tous mes articles sur Sulawesi!

Where are you Sulawesi island?
Makassar - Bira par la côte
Bira
Ammatoa
Lac Tempe, village flottant
Pays Toraja
Maisons torajas, les Tongkonan
Funérailles au pays Toraja, c'est la fête au village
Funérailles au pays Toraja, les maisons du futur
Impressions de Sulawesi

vendredi 17 février 2017

Lac Tempe, village flottant - Sengkang - Sulawesi - Indonésie

Réveillés à 4h30 par une mosquées battle, la dissonance de muezzins c'est du lourd dès potron minet!

Aujourd'hui, nous partons faire un tour sur le Lac Tempe, accompagnés d'une petite pluie fine pour que cela soit encore plus fun...

Embarquement dès 7h au bord d'une longue barque jaune vif et propulsée par un moteur hors-bord avec une hélice accrochée au bout d'une longue tige, potin d'enfer!!!



Et nous voilà sur les flots tranquilles d'une rivière, les autochtones ont leurs activités du matin...



Nous arrivons rapidement au lac. Il ne fait que 2 m de profondeur actuellement, 3 m au maximum à la fin de la saison des pluies. Nous contournons d'immenses matelas flottants de jacinthes d'eau fixés au fond du lac par des mats en bambou.... 



C'est une manière de former une barrière contre les algues. Elles s'accrochent au matelas de végétaux plutôt que de flotter, et la navigation est plus aisée!

Les pêcheurs sont de sortie, nous croisons d'autres barques, à fond les manettes!



Au loin, un village flottant... Quelques maisons le forment. Elle sont arrimées au sol par des mâts en bambou. Lors de la saison sèche, il arrive que les maisons reposent sur la terre, mais en pleine saison des pluies, elles flottent, et en cas de gros temps, elles bougent au gré des vagues.



Des familles de pêcheurs habitent ainsi, sur l'eau. Pendant que monsieur pêche, madame nettoie les poissons, les sale et enfin les place sur de grands plateaux en roseaux pour les sécher. Les poissons seront ensuite vendu au marché.




La vie quotidienne n'est pas évidente...



... malgré la maison rose, quelle vie pour les enfants!



Nous avons eu la chance d'être reçu à bord d'une de ses maisons.



C'est plutôt spartiate,



... la cuisine au feu de bois, dans une maison en bambou, certes posée sur l'eau, c'est assez étonnant. 

On nous a servi un p'tit déj', thé de Java au délicat parfum de vanille... et des pisang goreng, beignets de petites bananes, absolument délicieux. Philou s'en avalait à tous ses p'tits déj' lors de son séjour en Indonésie... mais accompagnés de Toudjou oup, Seven Up chez les autres!!! No comment sur la diététique! "))




Après ce petit déjeuner fort sympa et apprécié, retour sur terre...



Il pleut de plus en plus fort, que d'eau, que d'eau!

mardi 14 février 2017

Ammas Towas - Sulawesi - Indonésie

Nous remontons vers le nord de la Province du Sud-Est de Sulawesi. Du riz, du riz, du riz... les rizières sont toujours aussi belles.


Nous traversons aussi de nombreux villages aux maisons de toutes les couleurs.


Sous l'une d'elle, une femme tisse un sarong, la pièce de tissu qui recouvre les jambes, la tête, sert de couvertures la nuit, bref, le tissu à tout faire! Il lui faut 10 jours de travail pour en tisser un. Il sera venu 35€ env. au marché local.



... sur le chemin de l'école!


Nous entrons dans le village de Tana towa
C'est un village de  la tribu des Ammas Towas, à sa tête, le chef est le gardien des traditions et des croyances. Ils parlent le Konjo, une langue bien à eux. Ils refusent toutes modernités. Ce sont les Mennonites locaux. 
Ici, pas de véhicule à moteur, pas d'électricité, on ne porte que du noir et du bleu profond, le noir étant la première couleur parue sur terre parait-il, et pas de chaussures, on marche pieds nus, s'il vous plait!

... le chemin pour se rendre au village tient du chemin de réflexologie HongKongais!


... cela demande une certaine habitude, ou plus de cornes aux pieds que nous! ')


... les maisons sont en bois, les toits en palme



... mais les enfants ont ouf, droit à un peu de couleur

Mais c'est bien beau la théorie, car en y regardant de plus près ... 


... je l'ai bien repéré moi, la p'tite dame tout là-haut...


... avec son téléphone portable sans électricité ni modernité!


... et dès qu'ils sortent de l'enceinte du village, des deux roues les attendent pour aller faire leur emplettes à la ville... c'est quand même bien commode!